Misfeets : entre délire de potes et ambition e-sportive, la folle histoire d’une équipe LoL pas comme les autres

Il existe des équipes créées autour d’un projet sportif clair, des ambitions structurées, des budgets. Et puis, il y a Misfeets, née d’une blague devenue sérieuse, entre deux joueurs de talent liés par le destin des files de remplacement.

Retour sur la genèse d’une équipe League of Legends aussi bancale qu’attachante, portée par deux fondateurs charismatiques : Banst et Fonfon.


Deux remplaçants, une idée, un début d’histoire

Banst, ADC réputé et capitaine en puissance, évoluait alors au sein de la NT4. Usé par le rythme en équipe, il envisageait sérieusement de faire une pause. De l’autre côté, Fonfon, toplaner solide de Rift Shadow, multipliait les remplacements chez NT4. À force, il en devenait presque un membre officieux.

À travers ces multiples subs, des affinités se créent, une complémentarité naît. Et lors d’une énième session de duoQ, entre deux ragequits et un ban rate, l’idée surgit :

Et si on montait notre propre team ?
Une blague. Du moins en apparence.

Car quelques jours plus tard, les deux compères posent les premières briques d’un projet un peu fou : créer leur propre équipe, à leur image — libre, audacieuse, un poil désorganisée, mais sincèrement ambitieuse.


Le casting s’élargit (et vacille déjà)

Dans un premier temps, ils recrutent Porteur de Gourde, connu alors sous le pseudo Nanaki, support de formation et personnalité bien marquée. S’il ne deviendra jamais un pilier structurel du projet, il représente l’une des premières tentatives de donner forme à un roster.


Un nom, des délires… et une identité qui claque

Trouver un nom d’équipe est un art en soi. Banst et Fonfon enchaînent les propositions, plus ou moins discutables :

  • BESE (Banst Et Ses Esclaves) : trop borderline, même pour eux.
  • Mangeurs2Paf : incompréhensible, et c’est peu dire.
  • MSTguys : on préfère éviter.
  • GragasInParis : copyright dangereux.
  • Misfist : trop… agressif ?

Finalement, c’est Misfeets qui s’impose.
Un jeu de mots volontairement débile, clin d’œil direct à la structure Misfits Gaming, équipe pro bien connue du circuit européen (ex-LCS EU). Là où Misfits renvoie aux marginaux capables de défier les grands, Misfeets assume son côté pieds-nus sur la faille, à la fois humble, absurde et… attachant.

Mais derrière le nom rigolo, une DA solide émerge immédiatement :

  • Un logo reconnaissable,
  • Une musique d’intro,
  • Et une identité visuelle cohérente, presque trop pro pour une équipe aussi jeune.

La Trankil Invitational : naissance dans la douleur

Premier vrai test : la Trankil Invitational, organisée par Oblivion. Il faut un roster complet. Banst et Fonfon veulent cinq animaux de la Faille, donc cinq joueurs.

MFS

Tchétché arrive pour prendre la midlane. Mais rapidement, VeiyaSama, midlaner chez Sinizter, propose mieux : il rejoint lui-même l’équipe… en tant que mid, et amène son junglerNymphologie.

Mais rien ne se passe comme prévu.

Trois jours avant le début du tournoi, tout change :

  • Strixx, un mid prometteur, débarque — avec le rêve de devenir pro.
  • Il est accompagné de Snap3oy, nouveau jungler.

Résultat ? Quatre défaites d’affilée, un moral au fond du Nexus, et une équipe totalement déstabilisée.


Le départ de Strixx : vent de panique et vide au mid

Quelques semaines plus tard, Strixx annonce son départ, évoquant son souhait de tenter une carrière pro. Le problème ? Il laisse Misfeets sans midlaner officiel pendant 3 mois.

Fonfon et Banst tiennent la baraque, testent des remplaçants, enchaînent les scrims, mais la stabilité n’est pas au rendez-vous. Le projet tangue. Pourtant, ils tiennent bon.


Once Upon A Time Saison 17 : ça passe en playoffs

Malgré le chaos, Misfeets s’inscrit à la OUAT S17. Sur le papier, Strixx est encore là… mais en pratique, c’est HowNekow qui joue le mid.

Les débuts sont durs : deux défaites, une victoire par forfait… mais ils arrachent la qualification en playoffs, dans un match décisif. Ils tombent en 1/8ᵉ de finale, mais ce simple passage en phase finale représente un petit exploit pour une équipe en reconstruction.


Arcacup : un schéma qui se répète, une progression en vue

Nouvelle compétition, nouveau test. Cette fois, l’équipe est renforcée par Apso pour les qualifications. Là encore, sortie de poule, puis élimination en 1/8ᵉ. Le plafond de verre reste solide, mais Misfeets s’en rapproche.


Et maintenant ? Une page à écrire

Aujourd’hui, Fonfon et Banst sont toujours aux aguets. Leur vision est claire :

  • Misfeets n’est pas une équipe figée,
  • Le roster peut évoluer, des choix devront être faits,
  • Mais l’aventure vaut la peine d’être vécue.

La saison 18 de la OUAT est en cours, et les Misfeets poursuivent leur quête. Parfois un peu fous, souvent désorganisés, mais toujours portés par l’envie de créer quelque chose qui leur ressemble.

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